Le Mac et moi




Le monde se définissant par cette bipolarité, si cher à Kafka, ce blog n'échappe pas à cette règle, aussi restrictive soit elle, pour vous entretenir de Apple et de ses ordinateurs Macintosh. Donc au même titre que le yin et le yang, la droite et la gauche, l'ivresse et l'abstinence et Tintin et Milou il existerait l'opposition entre le Mac et le PC.

J'en vois déjà utiliser l'arme fatale : le clic sur le site d'à coté ! Pourtant comment une entreprise comme Apple ,vendant pour 5% du volume mondial d'appareils informatiques, existe-t-elle encore ? Ses produits sont plus chers (quoi que), le système d'exploitation n'est pas un Windows like et les points de vente peu nombreux. Alors ? Alors, comment survivre dans la jungle des gourous de la Silicon Valley ? C'est la spécificité de la communauté Mac qui permet de comprendre son indéfectible fidélité aux PowerMac, eMac et autres iPod.

Dans les années 80 ce sont surtout des professionnels de l'édition, de la musique et du graphisme qui utilisaient ces objets technologiques au regard de la simplicité et de l'ergonomie d'un système jugé plus friendly. Pas d'obscures lignes de commandes sur écran noir, une interface utilisateur plus stable et un leader nommé Steve Jobs, charismatique et visionnaire, ont fait la renommée (et la copie par son adversaire prétendu Bill Gates) de Apple. Pourtant, le patron des ordinateurs à la pomme s'est quelquefois engagé dans des perspectives jugées hasardeuses. On a reproché un certain élitisme aux users Macintosh, avec des ordinateurs comme le Spartacus , sortis pour les vingt ans de la marque en 1997. Ce bel engin de 50 000 F, très bien conçu, n'a pas été fabriqué pour devenir un ordinateur courant et même le moule a été détruit pour accentuer postérieurement le côté "collector". Pourtant, le iMac, ce bonbon acidulé informatique, a connu avec plus de cinq millions d'exemplaires vendus, un confortable succès populaire et a permis le renouveau de la marque. L'autre aspect étonnant de ce parcours commercial réside dans l'appartenance très forte des clients à ce qu'il faut bien appeler une communauté . On achète un PC par besoin principalement, et pour un Mac aussi, mais en même temps on se gratifie d'un morceau identitaire et d'envie. Ce petit monde d'aficionados a développé un état d'esprit et des usages représentatifs d'une minorité confrontée au monopole de Microsoft et Intel, alias le côté obscur, comme le disent en plaisantant les Mac Users. Bien sûr on pourrait polémiquer, sans fin, sur les avantages et les inconvénients d'un système sur l'autre, mais l'exercice est hasardeux et stérile. C'est dans la diversité, refrain connu, que se forgent les bonnes solutions et pour mémoire (informatique du coup) Word et Excel ont d'abord été portés sur Mac avant de connaître le succès et une diffusion planétaire.

Enfin, aux esprits chagrins qui voudraient que l'on passe de Apple à un ordinateur de type Dell (beurk), pour ne pas se sentir isolé dans un univers soi-disant non compatible, je précise que j'ai appris l'informatique avec Windows 3.0, puis grâce à NextStep, avant de migrer sur Mac et que le site que vous consultez en ce moment à été élaboré entièrement sur un PowerMac. Mais qui parlait d'incompatibilité déjà ?

Lun. - Juin 28, 2004          



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