Urbi et Ordi





Dans cinq ou dix ans, l'ordinateur que vous utiliserez ressemblera à quoi ? Sera-t-il quantique comme le martèlent différents laboratoires de recherche pour justifier la pérennité de leurs lignes de crédits ? Peu importe d'ailleurs que cet outil fonctionne avec une nouvelle architecture de processeurs révolutionnaire ou bien à base de bactéries intelligentes, l'essentiel étant qu'il calcule vite, en silence et avec le moins de pannes possible. Au jeu illusoire de la prédiction, il suffit de regarder les annonces des dernières années pour se gausser de certains futurologues illuminés, dont les visions prémonitoires sur des technologies avancées, se sont définitivement égarées entre leurs cerveaux enflammés et l'implacable réalité darwinienne du marché.

Plutôt que d'essayer de deviner comment seront les ordinateurs de demain, et les systèmes qui iraient avec, peut-être devrions-nous nous interroger sur comment ils DEVRAIENT être. Le débat récurrent sur les mérites comparés de Linux, Mac OS X ou Windows n'apportent d'ailleurs pas d'autres perspectives intéressantes que le spectacle d'une guerre commerciale où l'on peut se demander s'il y aurait un vainqueur. Windows, toutes déclinaisons confondues, avoisine les 95 % du parc informatique mondial, et les utilisateurs (forcés ?) des produits Microsoft font preuve d'un certain masochisme volontaire, au vu des innombrables virus élisant régulièrement résidence dans leurs disques durs et des multiples plantages inopinés. Linux, réputé pour la modicité de ses logiciels Open Source et sa stabilité légendaire, est un modèle de non-convivialité avec ses fonctions en ligne de commande héritées de son passé universitaire. Mac OS X, bien qu'il ait ma préférence, en raison de sa relative facilité d'utilisation liée à une ergonomie à peu près bien pensée, a l'inconvénient d'être ultra minoritaire en terme de présence globale et surtout d'avoir des logiciels disponibles pas toujours cross-platform, quoiqu'en disent les Macs Users convaincus.

Petit tour d'horizon de l'ordinateur dont je rêve : un simple parallélépipède effilé avec un clavier intégré dedans et dont l'écran apparaîtrait de façon holographique en appuyant simplement sur une touche. En ouvrant le boîtier d'un doigt, pour changer la carte mère ou rajouter de la mémoire, on trouverait un agencement de composants tels des Legos informatiques où il suffirait de clipser le nouvel élément dans un des compartiments à taille standard. Le tout wireless, pour communiquer avec les autres périphériques, sans la jungle habituelle de câbles actuels, écosystèmes involontaires de poussière accarienne. Alors finalement, que le machin soit garanti avec des ports Firewire de dernière génération, un graveur DVD à la nouvelle norme Double layer ou embarquant une connectique éprouvée en fibres optiques m'indiffère totalement. Je veux juste pouvoir travailler agréablement avec une machine captant l'internet haut débit, même assis dans la salle d'attente de mon dentiste, pouvoir envoyer des fichiers informatiques sans avoir à me soucier de problèmes de compatibilité avec mes correspondants, les voir également en visioconférence dans une fenêtre n'ayant pas la taille d'un gros timbre-poste...

Je pourrais continuer ainsi à vous entretenir de choses élémentaires qui devraient pouvoir être réalisables avec un simple ordinateur courant, si le mien d'ordinateur, sans doute jaloux que je rêvasse à son remplaçant du futur, ne me rappelle à l'ordre avec un message vengeur : file volume unknow. Pas d'inquiétude ! Une simple dispute entre le nouveau disque dur SATA, que je viens d'installer, et la carte PCI qui devrait aller avec. À défaut d'avoir trouvé un disque dur performant, c'est mon cerveau qui risque de devoir tourner à 7200 t/m pour trouver la solution. I can't get know SATAsfaction !


Ven. - Mars 11, 2005          



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