P2P & Copyright




Alors là j'espère ne pas avoir surestimé mes qualités de synthèse sur ce sujet controversé ! Pourquoi vouloir apporter mon grain de sel alors que je ne suis pas juriste ?

D'abord parce que je suis utilisateur, comme tout un chacun, de produits multimédias concernés par ce type de droit : films en DVD, CD de musique et achat de logiciels. Ensuite pour tenter de trouver des réponses à mes légitimes interrogations sur ce sujet.
Pour qui veut faire l'effort de s'informer une abondante documentation existe dans les bibliothèques, les librairies et sur le Net. Seul problème vous allez tomber sur ce genre de texte : " le droit d'auteur est un droit incorporel qui trouve naissance dans la création de l'intelligence. Le code de la propriété intellectuelle, qui régit ce droit, parle ainsi des oeuvres de l'esprit " et encore j'ai choisi un extrait facile parce que juste après il y a ça : " ce code prévoit expressément que la propriété des droits découle automatiquement de l'acte de création et n'est pas subordonnée à des modalités de dépôt " etc... ad nauseam ! Si vous n'avez pas au moins une licence de droit vous allez rapidement décrocher.....

Pourtant, on est, comme Mr Jourdain avec la prose, confronté au quotidien à l'usage des droits d'auteurs. Vous téléchargez sur le Net une belle photographie ou une série d'icônes pour remplacer celles, horribles, de Windows XP ? Vous gravez le CD du groupe FuckMeAgain (chacun ses goûts) à partir de l'original acheté par Simon ? Perdu ! vous êtes déjà en infraction par 3 fois avec la loi. Les outils modernes que sont l' ADSL, les graveurs de CD/DVD et les photocopieurs permettent avec une grande facilité de reproduire des images, des sons, du texte à un usage de copie privée mais souvent au détriment des auteurs. Je sais ça fait vieux schnock moralisateur de dire ça ! Comme ces biens culturels (oui oui même FuckMeAgain) sont source de revenus, la situation actuelle (paradisiaque ! le film Shrek 2 déjà circulant partout sur le Net...) risque d'évoluer défavorablement pour le téléchargeur lambda. Chacun a pu lire dans la presse ou voir à la TV les verdicts très sévères à l'encontre de personnes ayant pratiqué des téléchargements illégaux.Vouloir faire des exemples avec ce genre de répression est à mon sens totalement stupide et illusoire mais l'attitude bornée de grosses sociétés comme Warner ou Vivendi laisse, hélas, présager de nouvelles actions coercitives du même acabit. Dans l'hypocrisie ambiante du grand n'importe quoi, la palme revient à Sony éditeur de musique d'un coté et fabriquant/vendeur de graveurs CD de l'autre. D'une manière générale, les Majors n'ont pas su prévoir la demande des consommateurs pour des produits accessibles par le Net et les réseaux de P2P se sont donc naturellement substitués avec succès à cette carence, en devenant diffuseurs (illégaux) de contenus numériques. Avec la montée en puissance des débits de l'ADSL et du câble permettant de surfer en download jusqu'à 5 MB une formidable bataille juridique se prépare car les enjeux en terme de clients potentiels sont énormes. Les prévisions mondiales, même les moins favorables parlent du doublement des 80 millions d'internautes utilisant l'ADSL à l'horizon 2006. Actuellement, tous types de connexion confondus, 700 millions de foyers disposent d'un accès au Net .

Cette belle marge de croissance en perspective bénéficiera t'elle aux utilisateurs ou devront-ils subir les désagréments de DRM (Digital Rights Managements) élaborés par des grands groupes de diffusion multimédia soucieux avant tout de verrouiller un marché mondial ? Qui va gagner Goliath ou David ? et enfin dernière question : lequel va tenir le rôle de David et lequel sera Goliath finalement ?



Lun. - Juin 7, 2004          



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