Lu Vu Entendu mi-janvier 2005











La nuit dernière, j'ai fait un cauchemar rigolo que j'espère ne pas être prémonitoire : j'étais devenu un critique connu pour les pages culturelles d'un grand hebdo parisien. Ne me demandez pas lequel, ça n'était pas précisé dans cette hallucination nocturne, dont le coupable potentiel était le chili corn carne trop copieux du dîner ?. J'avais grossi de 10 kilos, les auteurs redoutaient le couperet acerbe de mes sentences, les producteurs de musique se prosternaient devant mon bureau en acajou massif pour que j'épargne leur poulain, mais les filles ne voulaient plus sortir avec moi ! Faut dire critique cultureux, comme métier ça doit pas être très sexy pour donner envie à de belles célibataires de s'alanguir pour un méchant, gras du bide de surcroît.
Moralité: mieux vaut être mince, pauvre et désirable...
(message perso Xiao ne t'inquiète pas ! Je n'aime que toi et si j'ai fait mon intéressant c'est juste pour arriver à boucler, bâcler ?, mon introduction !)

Vu :

Le film Le Château ambulant de Hayao Miyazaki ***



À partir de la trame d'un scénario somme toute assez classique, Miyazaki échafaude ici un monde onirique audacieux peuplé de personnages étranges semblant sortir d'un conte enfantin magnifié. Tout est démesuré dans cette histoire par la force et le tumulte des sentiments des uns et des autres, le télescopage réussi des lieux archéofuturistes et la beauté graphique de l'ensemble. Ce film n'a d'autres références que celles qui sont distillées, à un rythme effréné par la narration elle-même.
Hayao Miyazaki, grand bonhomme habité par ses oeuvres, a le talent baroque et subtil d'un visionnaire du merveilleux. À ceux qui trouveraient le dernier opus du maître décousu qu'ils se souviennent juste qu'un rêve n'est pas toujours construit suivant les principes de la vie courante.


Lu :
Auteur Nick de Ville / Albums, création graphique et musique ***



Curieusement, malgré la profusion musicale de ces dernières années, peu de gens ont eu l'idée de s'intéresser à l'aspect visuel des pochettes de vinyl. Nick de ville s'y est colleté avec un beau résultat certes, quoiqu'un peu partial. L'ouvrage est chronologique et les différentes tendances sont abondamment représentées par des photos d'albums. On n'apprendra rien de plus que dans les hagiographies habituelles et cire-pompes des groupes culte de ces quelques décennies. Plutôt que de nous resservir inlassablement les anecdotes des caprices des stars du jazz, du rock ou du disco, on apprend l'histoire de la pochette, de l'idée, géniale ou pas, à sa concrétisation. Vous pourrez ainsi mettre un nom sur les concepteurs des pochettes de disque chéris par vos parents, ou vous même, si vous êtes un collectionneur insatiable, mais néanmoins fortuné de vinyls de légende. Pour l'album original de 1971 "Sticky Fingers" des Rolling Stones, en parfait état, mint dans l'argot collector, compter 150 € pour l'acquisition ; la pochette avait été réalisée par le graphiste Stefan Sagmeister, chouchou de bien des musiciens des seventies.


Entendu :
Groupe Thievery Corporation / Babylon Rewound **



Formé en 1994 de 2 producteurs, Rob Garza et Eric Hilton, frustrés d'enregistrer la musique des autres, ce duo de Washington DC, aux apparitions aléatoires et épisodiques, bénéficient de l'estime de nombreux DJs du milieu acid jazz. Leur musique oscille entre l'ambiant, le dub et l'electronik dance, sans jamais se départir d'une "Thievery touch" aérienne et mesurée. Un petit lien ici sur un site en flash, sponsorisé par une marque de boissons (!) où vous pourrez écouter le titre "Shadows of Ourselves" et la voix suave et délicieuse de Pam Bricker, jazzwomen américaine talentueuse et francophone. Si c'est possible ! N'en déplaise au taré qui sert de président à ce pays parfois sympathique ! Voilà je l'ai dis... that's all for today !



Sam. - Janvier 15, 2005          



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