Lu Vu Entendu de mi-mai 2005










Le temps des cerises et le joli mois de mai annoncent l'arrivée des spectacles de la belle saison et ces migrations déambulatoires. Curieusement les nouveautés cinématographiques du moment, malgré un festival de Cannes qu'on espère toujours prometteur, pour le peu que j'ai vu, m'ont laissé un peu sur ma faim. Trop sombres opus pour un printemps que je préfère lumineux et magnétique. Lu Vu Entendu, neuvième du nom, let's go !

Vu :
Le film Ella au pays enchanté de Tommy O'Haver **


Librement adapté d'un roman du même nom de la romancière américaine Gail Carson Levine, Ella au pays enchanté est un conte cinématographique drôle et enjoué. Tous les ingrédients sont là : une belle jeune femme Ella (l'actrice Anne Hathaway) confrontée depuis sa naissance à un sort, une histoire rocambolesque peuplée de personnages hauts en couleur et de livres qui parlent. Le ton général est quelque peu décalé, l'héroïne est une grande gaffeuse dont la rencontre dans la foret avec des ogres butés et sans scrupules m'a fait beaucoup rire. Cette parodie pourrait faire penser à une sorte de pendant de Shrek avec un comique de situation équivalent et l'absurdité poétique de certaines scènes. Pourtant ce film n'a rien d'une copie avec un ton propre et une intrigue échevelée mais bien menée. Une heure et demie palpitante et je suis ressorti de la salle de cinéma enchanté !


Lu :
G.Kozak & J.Wiedemann / Japanese Graphics Now ***


Bel ouvrage de 600 pages, de créations d'illustrateurs japonais actuels. Chaque chapitre s'emploie à faire découvrir un type de support spécifique, web design, affiches, emballages. Une petite mine de réalisations colorées au trait inspiré et moderne. Accompagné d'un DVD présentant des interviews de directeurs artistiques et autres concepteurs, ce support est agrémenté de spots publicitaires parfois très surprenants.


Entendu :
Groupe M.I.A. / Arular **


Maya Arulpragasam, sri-lankaise d'origine, nous livre ici un album décapant. Profusion de tambours tribaux, fabriqués avec une boîte à rythmes cependant, phrasé très haché et rapide emprunté au rap, le tout est mappé de sons électroniques bien sentis. Porte-parole musicale engagée, on prête à Maya des connivences avec des mouvements séparatistes tamouls, ce qui plaît beaucoup à certains Occidentaux en mal d'authenticité. Quoi qu'il en soit, sa musique est urgente, syncopée pleine de l'énergie de slogans tiers-mondistes redoutables et de beats imparables. Les mélodies sont simplissimes, mais ces chansons sont faites pour danser, uniquement, mais avec frénésie.


Sam. - Mai 14, 2005          



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