La fille du Père Noël



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La nuit dernière, j'ai rédigé une liste de mes souhaits de cadeaux à faire parvenir au Père Noël, eh oui j'y crois encore ! À chacun ses illusions hein ! Certains ont bien la faiblesse d'esprit de penser que Nicolas Sarkozy, alias le gnome ambitieux beau parleur, ferait un bon futur président, alors finalement, croire au Père Noël c'est beaucoup plus raisonnable, chariot et rennes compris.

J'imagine déjà quelques-uns d'entre vous s'esclaffer et supputer de ma part un usage retrouvé de produit opiacé, comme je l'avais sottement confessé dans un billet passé, relatant ce malencontreux égarement dû à l'inconscience de ma prime jeunesse sulfureuse (c'est lamentable il n'y en a que cinq qui suivent !). Non, non, bandes de mauvaises langues, vous n'y êtes pas du tout. Je continue à manger des yaourts bio, à pratiquer régulièrement la natation et à échafauder mille projets, comme de coutume, pour remplacer Obi-Wan Kenobi. La routine quoi !
En relisant ma liste de 300 pages, où je demandais un ordinateur G5 bourré de RAM, quelques gadgets électroniques de première nécessité, la paix sur Terre, les oeuvres complètes de Chester Himes et 30 kilos de spaghettis à la carbonara (j'ai un peu résumé pour faciliter la lecture des trois dernières personnes courageuses encore là), je fus plongé dans les affres d'interrogations existentielles : devais je relier le document pour l'envoyer par un service postal ou le formater en PDF ? Et si le Père Noël n'aimait pas les Macintosh ? Mes balises satellitaires du jardin fonctionneraient-elles ? Ne serait-il pas plus judicieux de remplacer les pâtes par douze litres de Viandox ?

Lassé de ces questionnements hasardeux et plutôt (et Dingo aussi) que de supputer sur la nature des cadeaux que j'allais recevoir le 25 décembre, une idée folle et attrayante me vint à l'esprit : et si j'épousais la fille du Père Noël !? Bien que je ne paraisse pas mon âge, mes amis me répètent souvent qu'à 196 ans il serait temps que je stabilise ma vie sentimentale désordonnée (message perso : non Xiao pas taper !). Moi qui dispose d'une importante collection de chagrins d'amour, consécutive à des passions orageuses, je suis parfois fatigué de ces relations sans lendemain avec ces Vénusiennes lascives et inconstantes qui peuplent les mondes parallèles. Bien sûr, je ne parle pas le renne couramment et le climat hivernal du cercle polaire est rude, mais les avantages seraient nombreux. Primo, en m'intégrant à cette illustre famille, je ferais parti du carré V.I.P. top confidentiel, des proches du Père Noyel, disposant d'une ligne de crédit quasi illimité pour les cadeaux (oui je sais, je suis un être cupide et sans scrupules). Secundo, un de mes informateurs, à qui je dois la photo de la vignette d'illustration, m'assure que la belle n'a pas vu un jeune homme depuis au moins deux ans et, a une réputation de folle du cul, ce qui n'est pas pour me déplaire, car en plus d'être un type vénal, j'ai toujours été un fervent adepte de toutes les multiples pratiques sexuelles condamnées par l'Église catholique... Dernier avantage et non des moindres, mis à part deux mois et demi d'intense activité, le reste de l'année est relax pour la tribu du vieillard chenu et l'on n'est même pas obligé de s'habiller avec ces stupides vêtements rouges pour participer aux nombreuses fêtes mondaines de Marbella, Saint Barth ou Ibiza, auxquelles on est convié. Ce qui n'est pas pour me déplaire, étant naturellement paresseux en plus de mes fortes inclinaisons pour l'argent et la luxure.

Bon, je vais vous laisser continuer à pousser des wagons au fond de votre mine : je viens de mettre la main sur une méthode d'apprentissage linguistique caribou, dialecte canadien pratiquement identique au patois renne de Laponie, et il me reste peu de temps pour apprendre les quelques termes nécessaires destinés à séduire cette beauté nordique indispensable.

Et vous avez vous été sage pour mériter des cadeaux ?

Jeu. - Décembre 9, 2004          



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