Tea for two









Retour à la maison après une petite échappée salutaire de trois jours où tout le monde semble avoir décidé de me punir de cette disparition momentanée. Dans l'ordre Xiao, un client, mon chat et la banque. Chacun pour des motifs différents : ma moitié par jalousie féminine alors que j'ai passé un week-end à limite contempler des images pieuses, une société ayant mal compris (ou moi ?) la date du bon à tirer, Freddy pour une raison indéterminée et mon conseiller bancaire peu enclin à comprendre que la cargaison de CDs collectors et autres T-shirts flashy était un investissement rigoureusement indispensable pour mon épanouissement personnel.

Le trajet jusqu à Londres, au départ de La Rochelle, m'a coûté moins de 70 € aller et retour, taxes d'aéroport comprises, j'aurais bien tort de ne pas en profiter, alors que pour se rendre à Paris par le TGV c'est plus long et plus cher ! Plein de sujets britanniques d'ailleurs ont bien compris l'intérêt de tels voyages en habitant à cheval sur les deux espaces territoriaux : Londres durant la semaine de travail dans des logements en location aux prix vertigineux et à La Rochelle le week-end où ils achètent à tour de bras des maisons au quart du prix de la capitale anglaise. Et ce, sans même que ce soit une concession à 99 ans comme c'est encore souvent le cas pour l'immobilier en Angleterre, où arrivé à la fin de ce laps de temps les héritiers doivent obligatoirement renégocier le montant d'un nouveau bail de 99 ans ! Bien sûr les eurosceptiques régionaux ne manquent pas de s'indigner stupidement de la supposée mainmise des étrangers sur le patrimoine local, alors que la Charente Maritime, région pauvre par définition, reçoit des sommes d'argent considérables de l'Europe, via des F.E.D.E.R. généreux, dont les mêmes détracteurs profitent grassement ! Devant de telles résistances culturelles la route sera encore longue avant qu'un ressortissant de l'Union Européenne puisse avoir la possibilité de s'installer et de travailler où bon lui semble dans notre espace communautaire.

Tout ça ne m'a pas empêché de passer quelques jours agréables Camden Town ce quartier londonien en perpétuelle mutation. Zut il va falloir que j'y retourne, j'ai oublié d'acheter ce thé compressé si délicieux et pratique et bien moins onéreux qu'ici. "Allo la banque ? Si vous consentiez à me faire un petit crédit voyage je vous rembourse en briques...".


Mar. - Juin 21, 2005          



©