crottes de chiens.com
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Où comment traiter
avec humour un sujet de
merde...Encore deux
semaines ! J'attends avec impatience début décembre pour recevoir
l'appareil photo numérique que j'ai commandé. Bien sûr, j'aurais
pu me le procurer plus rapidement, en allant à Bordeaux ou Nantes, mais je
tenais à l'acheter sur place : moins de complications en cas de panne
de l'engin et le vendeur du magasin de matériel photo local est
réputé pour sa compétence.
Je vais pouvoir ainsi
élaborer de subtiles photos montages, shooter les instants de vie de la
rue, enregistrer des mini-séquences vidéo et sans avoir à
demander à André ou Manu qu'ils me prêtent leurs appareils
argentiques respectifs, bien trop sophistiqués pour l'usage que j'en
fais.
Et surtout, dans mes
projets d'images immortalisées, catégorie gore qui pue, je vais
pouvoir prendre en photo toutes les redoutables mémères à
l'instant où leur saleté de clébards se soulagent sur le
trottoir. Pour mieux vous situez le problème, petite explication :
comme j'habite dans un quartier chic truffé de personnes âgées
pétées de thunes, tous ces braves gens s'imaginent, sans complexe,
qu'ils ont un droit imprescriptible de souiller le trottoir par
l'intermédiaire de leur animal de compagnie favori. Refrain habituel de
mamie Marie Chantal ou de papy Charles Édouard : " Et oui mon pauvre toutou
il n'y a même pas d'espace prévu pour qu'il fasse ses besoins !
Ah c'est lamentable avec tous les impôts que nous payons ! " ou
bien : " de toute façon la motocrotte passe
régulièrement". On a presque le sentiment de devoir s'excuser quand,
par mégarde, on met le pied dans une grosse bouse malodorante... Les
responsables de voirie, qui reçoivent, quasi journellement, des appels
téléphoniques ou des courriers indignés de riverains, ont
toujours des réponses alambiquées et parlent de mesures coercitives,
jamais mises en place pour ne pas contrarier tous ces funestes électeurs
potentiels.
Alors,
fatigué de slalomer entre de gros étrons fumants, j'ai
décidé de passer à l'offensive. Partant du principe que les
propriétaires d'animaux sortent leurs bestiaux à des heures
régulières, je vais prendre en photos les coupables (les maîtres
hein ! pas le chien) au moment de cette incivilité de merde et mettre 3
fois par jour en ligne sur un nouveau blog dédié à cet usage, les
preuves de ces déjections désinvoltes. Avec en bonus, les têtes
des pollueurs, bien cadrés pour qu'ils ne puissent pas nié leur
responsabilité. Après s'en suivra la phase communicante, en
distribuant des prospectus avec les photos des fouteurs de merde en pleine
action, grâce à la collaboration d'un ami imprimeur lui aussi
mécontent de ces méfaits excrémentales (mot inventé à
l'instant copyright alt+G) à la sortie des magasins ou de tout autre
endroit avec un gros mouvement de personnes. Bien sûr mon procédé
est parfaitement illégal, mais j'attends avec une relative
sérénité qu'un riche oisif me fasse un procès, afin de
susciter une saine polémique sur ce sujet tabou. Mon argumentaire de
défense est simple : qui est le coupable ? moi qui dénonce
une telle pratique répugnante ou la personne qui pollue l'espace urbain
?
Si, par charité,
vous souhaitiez me faire parvenir un colis, pendant mon éventuelle
incarcération (est-ce qu’il y a le Net dans une cellule ?),
choisissez plutôt des pâtes de fruits, car les oranges me donnent
parfois des aigreurs d'estomac !
