Le retour
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vidéocorrespondante
(35,8 Mo) et soyez patient si vous êtes en bas
débit
C'est au moment de
donner au chat sa ration bijournalière de croquettes que j'ai pris
conscience que le monde était réellement peuplé d'une
majorité d'êtres cupides, d'animaux de compagnie opportunistes et de
sorbets au citron remplis de E250 et autres sucres de synthèse. J'imagine
déjà certains d'entre vous se moquer de ma naïveté
supposée alors que ce n'est qu'une forme d'amnésie temporaire
consécutive à mes vacances quasi
idylliques.
Eh oui ! J'avais oublié
l'âpre lutte pour trouver une place de stationnement en ville, ma
boîte aux lettres colonisée par des factures désobligeantes et
les mines consternées de mes semblables, eux même revenus de
villégiatures balnéaires au parfum écoeurant de crèmes
solaires au lait de coco... Pour devancer la question récurrente de cette
fin de saison "et toi tu es parti où ?" ma réponse sera brève et
définitive, reouvrez les parenthèses, eh ben je suis parti nulle part,
refermez les parenthèses, point, à la
ligne.
Pour celles et
ceux qui n'auraient que de très vagues notions de géographie, inutile
de chercher la ville de nulle part dans une brochure touristique car nulle part,
par définition, n'existe pas ! En fait, à la mi-juillet, effrayé
par l'importance soudaine et croissante de milliers (millions ?) de touristes se
déversant en flots continus sur les routes, les gares et les
aéroports, j'ai opté pour un camouflage ingénieux, je me suis
déguisé en alt+G avec mes sempiternelles paires de jeans
élimés et patchés, assorties à ma collection
perpétuellement expansionnelle de T-shirts de mauvais goût et mes
boots anglaises noires inamovibles (le même modèle que je rachète
depuis trois ans, pourquoi changer une équipe qui gagne ?). Donc, disais
je, ainsi habillé, aucune chance que l'on puisse me confondre avec les
innombrables bidochons déambulant du matin au soir en bermuda et chemise
hawaïenne sur le port et les contre-allées du cours des Dames. À
part quelques déplacements journaliers en bateau sur les isles d'Aix et de
Noirmoutier je n'ai pas été plus loin que la rocade qui ceinture la
ville et j'ai quand même passé, contre toute attente, un été
inoubliable. Avec l'argent prévu à l'origine pour un unième
voyage à Seattle j'ai acheté du bon matos photo : un trépied, un
appareil numérique chiadé, un grand angle et avec le reste je me la
suis coulé douce jusqu'à maintenant. Avec des fêtes sympathiques
qui se terminent à l'aube dans la cuisine, des histoires d'amour sans
avenir, des discussions passionnantes, un accident de vélo spectaculaire,
mais sans gravité et plein de gens retrouvés au hasard de soirées
imprévues. Être redevenu célibataire m'a fait le plus grand bien,
même si la séparation avec Xiao a été difficile. Si tu lis
ce papier Xiao, sache que je regrette sincèrement la peine que j'ai dû
te faire, mais on ne peut pas revenir en arrière en effaçant avec une
gomme à sentiments mon incartade d'un soir. Souviens-toi : on m'aime pour
ce que je suis et on me quitte pour la même raison... et je dois
sûrement manquer de maturité pour entretenir une relation durable.
Sorry for this love disaster baby, my heart is broken for a long time
also.
Bref parfois en un
mois le temps paraît s'accélérer à cause d'une profusion de
situations et la fulgurance d'un nouvel appétit de vivre. C'est
déjà presque la rentrée bordel et je n'ai pas vu passé
l'été ! Les rayons des supermarchés regorgent de fournitures
scolaires, les vacanciers se font chaque jour un peu plus rares (enfin !) et la
ville retrouve sa nonchalance de petite vile de province. Mais qui s'en
plaindrait ?