Couleurs






Faire un papier sur les couleurs n'est pas si facile que ça, au vu de la profusion de documentation relative à ce vaste sujet. Entre le symbolisme des chromaties qui est loin d'être universelle suivant les civilisations, la fabrication des pigments, les nombreuses superstitions liées au pouvoir supposé de telle ou telle teinte et les classifications souvent subjectives et empiriques l'histoire des couleurs est un foisonnement de théories.

Quelques anecdotes sur les couleurs de base.

Le bleu, par exemple, s' il est une couleur attractive et consensuelle à notre époque, était considéré par les Romains comme celle des barbares et du deuil. D'ailleurs, l'étymologie actuelle du mot est germanique "blau" et non pas latine caeruleum. Avoir les yeux bleus était souvent signe d'une mauvaise destinée dans l'Antiquité !

À la différence d'autres couleurs, on a su dès les origines de l'humanité, fabriquer un rouge durable et à ce titre il a été jusqu'au Moyen Age la couleur du pouvoir et de la puissance avec toute la symbolique du sang et du feu. On sait moins cependant que le rouge a été jusqu'au XIXe siècle la couleur des robes de mariée, synonyme de richesse et de fertilité dans un monde majoritairement rural et paysan.

A contrario du rouge, du blanc et du noir, facilement reproductibles et tenaces dans le temps, le vert a eu pendant longtemps un problème de reconnaissance lié à son alchimie, facile à produire mais instable et nécessitant pour son élaboration des oxydes corrosifs. Il en est resté dans l'imaginaire populaire une méfiance pour cette couleur changeante comme le hasard. La tradition veut que les comédiens ne portent pas de vert sur scène, car Molière serait mort vêtu de cette couleur ...

Le jaune, couleur solaire par excellence, très répandue en Asie, a mis longtemps avant de redevenir une couleur acceptable. A l'instar du vert, la perception visuelle du jaune renvoyait à des choses négatives. Couleur des traîtres, obtenu avec des matières à base de soufre. Ce sont les impressionnistes puis les fauves qui vont le réhabiliter.

Blanc, mot lui aussi d'origine outre rhin , blank, véhicule une image de propreté et de pureté. On a souvent représenté les divinités auréolées de lumière blanche. Couleur du spirituel pour les Occidentaux alors que pour les Orientaux la neutralité du blanc évoque le rien, donc la mort.

Le noir lui a conservé ses origines latines, niger, pour symboliser l'ambivalence de l'existence, à la fois la mort, les enfers obscurs et inquiétants, mais aussi l'humilité et la tempérance. À l'identique du blanc exclu du prisme des couleurs de Newton, on a souvent pensé que le noir lui aussi n'était pas une couleur !

Quelques liens utiles si vous voulez approfondir ou rafraîchir vos connaissances :

dictionnaire des couleurs
RVB et autres complications
table des couleurs hexadécimal



Jeu. - Mai 12, 2005          



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