Tour de Babel digitale
Si longtemps l'anglais a
été la langue principale véhiculée par Internet, la
croissance exponentielle des réseaux à l'échelle de la
planète a sensiblement modifié le pourcentage des anglophones sur la
grande carte linguistique du monde.
La langue anglaise (mais ne
devrait'-on pas dire américaine ?) conserve cependant le statut d'un outil
d'échange universel tant pour les publications "on line" scientifiques et
d'informations que pour un usage courant. Pour s'en convaincre, il suffit de se
pencher sur la terminologie technique du vocabulaire informatique du Web ou bien
peu d'expressions n'ont pas une consonance nord-américaine. Entre autres
exemples, des mots tels que download, compact disk ou bien hardware sont devenus
compréhensibles et universels que l'on habite à Buenos Aires, Tanger
ou Moscou. La langue de Shakespeare risque fort de devenir une sorte de
latin
moderne à l'usage
de la communication contemporaine, par delà même la diminution
progressive de son importance. Les autres
langues auraient franchi
en 2004 la barre des 57 % et ce chiffre va croître régulièrement
dans les années à venir. Concernant ce pourcentage, j'ai
volontairement employé le conditionnel "auraient" à la place de "ont"
car les dernières mesures pour quantifier les variables linguistiques
remontent à la fin de l'année 2002 . De surcroît, les
méthodologies employées sont différentes suivant que l'on
étudie le rang des locuteurs d'une langue ou le nombre de pages
répertoriées.
Arrivera t'on à une
sorte de nivellement des pays
figurant sur la toile, suivant l'importance de leur population ? Rien n'est
moins sur ! Certains états comme le Japon ou la Corée sont très
présents sur les réseaux, au regard de leurs capacités
technologiques réciproques investies . À l'inverse, des nations comme
la Finlande ou la Slovénie ont trouvé là un moyen facile de
pouvoir perpétuer et diffuser leurs idiomes minoritaires grâce à
des ordinateurs connectés. Bien sur l'économie joue un rôle
moteur dans le développement d'une langue sur Internet, et la Chine par
exemple, pays émergeant, possède, à ce sujet, un potentiel de
croissance réellement fabuleux; même si les dirigeants ont bien du mal
à intégrer la notion occidentale (toute relative) de libre circulation
des idées. En faisant une projection dans l'avenir, on peut considérer
que le maillage et la propagation du Web ressemble fort au déploiement de
l'électricité du siècle dernier, car l'interaction avec les
objets technologiques est graduelle et signifiante et si certaines parties
d'Afrique viennent juste d'avoir l'électricité, pourquoi ne
passeraient-elles pas, même avec du retard, dans le monde des
connectés ? Tout
cela, me diront les esprits retors à toute cyber diffusion, n'arrivera pas
partout, en raison des coûts d'acheminement dans les régions
enclavées. C'est sans compter sur l'arrivée prochaine de satellites
bon marché ! Moi en attendant, j'ai pu envoyer, pendant les vacances de
Pâques, du fin fond de l’Ariège quelques emails et photos
numériques grâce à un ordinateur portable et à la prise
téléphonique de ma chambre d'hôte. Bien sûr avec un modem en
56 K ça n'a pas été des plus rapides, mais quand on est dans la
région magnifique de Saints Girons être pressé c'est
déjà un comportement de citadin...
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