2 ou 3 idées à 4 mains
Peinture
rupesque ? Toile rougeoyante d'un artiste contemporain ou bien oeuvre tribale ?
Rien de tout ça, mais une composition débridée, dans la
fraîcheur retrouvée de la "réserve" attenante à la maison.
Une pièce pleine de bazar, bien pratique, malgré son
exiguïté, pour des colorations sauvages et chamarrées sur des
surfaces de récupération : cartons forts d'emballage,
contreplaqué moribond, affiches collées entre
elles....
À deux et à quatre
mains, car réalisée avec la participation active de Timothé mon
fiston, jeune adepte des teintes franches et définitives, à la
gestuelle rythmée, au moment du délit, par le musique de Roudoudou,
vrai groupe électrodub du Pacifique. Le temps d'écouter ce CD
éclairé, à grand renfort de pailles de boisson pour projeter des
mixtures baveuses ou compactes, en secouant horizontalement avec un mouvement
doux mais saccadé, le support de papier fort, pour que les matières
chatoyantes se répandent en une géographie imaginaire. Plasticien
tachiste plein d'avenir, Tim a eu l'ingéniosité de tracer des lignes
avec le manche d'un pinceau retourné. Il nous a fallu plus de temps dans la
salle de bains pour nous dépigmenter de ces déclinaisons orangées
rehaussées de vert, que pour l'élaboration agitée et freestyle de
notre composition redoutable... pour le vieux plancher du laboratoire
improvisé et la faïence de la baignoire. Juste un éclairage
furtif de torche électrique avant de shooter et pas de retouche
numérique, pour cette petite redéfinition amateur de l'Action
Painting, version plaisir pictural partagé entre un papa et son garçon
!
Bien sûr,
j'appréhende sans doute le résultat avec une certaine tendresse
paternelle et jubilatoire, mais aussi avec l'évidence d'avoir fait
participer, en une anarchie graphique spontanée, un petit garçon au
mental non encore
formaté.
Ça aide
drôlement.